Comment construire un bluff ?
Bluffer est une partie du jeu d’importance capitale, car nous ne pouvons pas avoir la main gagnante à chaque fois.
Bien souvent, le bluff se fait de façon naturelle, à l’intuition. Mais lorsque l’on s’intéresse de plus près à ce que l’on entend par « intuition », on comprend qu’elle intègre beaucoup d’éléments assez concrets. Comprendre ces éléments pourra permettre de mieux les utiliser, afin de construire de meilleurs bluffs.
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La main de notre adversaire est faible
Les très fortes mains sont assez rares au poker. Bien souvent, nous ferons face à une main relativement faible chez notre adversaire. Et bien souvent, notre main sera encore plus faible. C’est une situation privilégiée pour bluffer car il sera beaucoup trop compliqué pour notre adversaire de payer avec sa main faible. Il s’agira souvent de petits pots gagnés, mais sur le long terme ces pots feront la différence.
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La typologie de notre adversaire
Un concept primordial au poker consiste à déterminer à quel adversaire nous faisons face. Nos adversaires peuvent être agressifs, passifs, collants, méfiants, flambeurs, etc… Selon sa typologie, notre adversaire va réagir différemment à nos bluffs. Ainsi, il faudra éviter de bluffer trop souvent un adversaire collant, qui paiera même avec une main faible. Au contraire, face à un adversaire qui prend peu de risques, il faudra augmenter sa fréquence de bluff.
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Les bloqueurs de notre main
Un des premiers éléments sur lequel nous pouvons nous appuyer pour bluffer se trouve dans notre main. En No Limit Holdem, imaginons que nous avons un as de cœur et une dame de trèfle en main, et que le board affiche trois cartes à cœur. Nous n’avons rien touché, mais le fait d’avoir l’as de cœur peut nous permettre de bluffer. Par définition, cette carte que nous avons n’est pas dans le jeu de notre adversaire, et dans le cas de notre exemple, cela signifie que notre adversaire ne peut pas avoir la meilleure couleur possible. S’il ne peut pas avoir la meilleure couleur possible, il peut penser que nous l’avons et donc, se coucher si nous bluffons. Mais aussi, avoir l’as de cœur nous conforte sur le fait qu’il n’a pas la meilleure main possible, et donc que notre bluff a des chances de passer.
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Le potentiel d’amélioration de notre main
Avant que toutes les cartes du board aient été révélées, on peut se retrouver dans une situation où l’on n’a rien, mais selon les cartes de la turn et la river, notre rien pourrait se transformer en forte main. Imaginons que nous avons 6 et 7 de pique, et que les cartes du board sont K 8 3 5 dépareillées. Ici, nous n’avons qu’hauteur 7 (donc rien), mais notre main a un important potentiel d’amélioration. En effet, si un 9 ou un 4 venait river, on aurait la meilleure combinaison possible sur ce board (quinte max). Si l’on mise turn sachant que l’on n’a qu’hauteur 7, il s’agira d’un bluff. Plus précisément, lorsque l’on bluffe avec une main à potentiel d’amélioration, on dit qu’on est en semi-bluff. C’est un bluff qui peut s’avérer payant, car si notre adversaire a une paire de 8 par exemple, il pourra passer avec la meilleure main. Et si notre adversaire paye avec une main quelconque et qu’un 9 ou un 4 tombe river, nous nous retrouverons avec la meilleure main.
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La pression que l’on peut exercer sur notre adversaire
À certains moments dans le jeu, des rapports de forces pourront se mettre en place entre les adversaires en fonction de leurs tapis. Un des exemples les plus parlants provient des tournois de poker, au moment où il ne reste plus qu’un joueur à éliminer avant que tous les joueurs restants reçoivent un lot. Pour les joueurs qui ont un tapis de faible montant, la pression est au maximum puisqu’ils peuvent être la personne éliminée au pied des lots. Ainsi, si vous entrez dans un coup contre un joueur qui a un tapis plus faible que le vôtre, vous pourrez facilement bluffer en vous appuyant sur la pression que vous exercez sur lui.
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